La révolution startup est là pour durer. Avec un accès facilité au financement et à un nombre croissant de données, les startups vont continuer de révolutionner l’expérience client. Ce qui explique la course à l’innovation à laquelle se livrent les grandes entreprises, dont le modèle d’affaires se trouve menacé. Tout le monde – des banques aux industriels et même aux entreprises de biens de consommation – est obsédé par l’innovation. Laboratoires d’innovation, accélérateurs, équipes de transformation se multiplient, mais sont souvent déconnectées du coeur de l’entreprise.
– Comment engager l’entreprise toute entière dans l’effort de transformation ?
– Comment créer une culture digitale et une vision qui rassemble les dirigeants ?
– Comment vos équipes peuvent identifier de nouvelles opportunités et de nouveaux modèles d’affaires ?
Changer la culture d’une entreprise peut s’avérer extrêmement difficile. Mais il existe des solutions ! Voici 5 bonnes pratiques permettant d’encourager l’innovation dans votre entreprise et d’identifier de nouvelles opportuntiés:
#1 Ouvrez les esprits à de nouvelles réalités
Certaines entreprises font venir l’inspiration directement dans leurs bureaux en créant un écosystème gravitant autour de leur organisation. Par exemple, la Development Bank of Singapore (DBS) a créé un espace spécial pour l’innovation : DBS Asia X (DAX). L’immeuble entier est dédié à l’innovation, accueillant des collaborateurs, des startups, des étudiants et des stratégistes pour une meilleure synérgie. La banque va tirer partie de cette collaboration pour y organiser workshops et hackathons. Depuis 2015, DBS a impliqué plus de 2000 collaborateurs dans ce genre d’expérimentations. Unilever a aussi lancé son propre espace de co-working, appelé LEVEL3, en moins de 5 mois. Pour une raison simple, comme le dit Derrick Chiang, PDG du cabinet de conseil Padang & Co basé dans le co-working : « Plutôt que de pousser nos collaborateurs à participer à des conférences, pourquoi ne pas avoir un flux constant de contenu dont ils peuvent bénéficier toute l’année ».
Bien que ces initiatives ont un vrai impact pour encourager l’innovation, toutes les entreprises ne peuvent pas se permettre des projets d’une telle ampleur. Une manière plus abordable d’impliquer vos équipes est d’organiser des Lunch & Learn. Ces sessions de 30 à 45 minutes visent à faire venir un expert pour partager sur un sujet d’innovation, tout en dégustant un repas, souvent pris en charge par l’entreprise.
Cependant, les bureaux ne sont pas toujours un endroit idéal pour innover. Nos clients reconnaissent que sortir de leur quotidien permet de prendre du recul sur leur activité et être plus créatif. Alors pourquoi ne pas sortir des bureaux ! Au travers de Learning Expeditions (LEX) ou Journées d’Inspiration, par exemple ; les entreprises peuvent encourager leurs collaborateurs à rencontrer des experts, des startups ou des multinationales innovantes. Vous pouvez tester les technologies les plus avancées dans votre industrie. Par exemple, selon votre industrie, vous pourriez explorer les derniers développements vers une Smart City à Singapour, l’écosystème unique de l’Internet des Objets (IoT) à Shenzhen, ou encore la révolution du New Retail à Shanghai. Ces Learning Expeditions sont le moyen parfait de combiner veille stratégique, partage de bonnes pratiques et réseautage.
Les Learning Expeditions peuvent être combinées à des événements tech, qui ont l’avantage de rassembler l’écosystème d’innovation en un même lieux pour un à deux jours. Certaines conférences sont généralistes comme le CES à Las Vegas ou le Mobile World Congress de Barcelone, d’autres sont plus ciblées. Ainsi, si vous êtes impliqué dans les FinTech, vous ne pouvez pas manquer le Festival FinTech de Singapour, et si c’est l’Internet des Objets qui vous intéresse, c’est l’Exposition Internationale sur l’Internet des Objets à Shenzhen en Chine qui devrait retenir votre attention. Cependant, gardez en tête que vous ne pourrez exploiter pleinement le potentiel de ces conférences (en termes d’apprentissage et de réseau) sans une préparation complète en amont. Ces événements sont gigantesques et peuvent devenir complètement improductifs sans stratégie claire.
#2 Donnez du temps à la création
Il faut donner du temps aux employés pour être créatifs, sans quoi l’innovation pourrait devenir un « extra » difficile à caser dans leur agenda déjà bien chargé.
Vous avez sûrement entendu parler de la fameuse règle des 20% de Google. Lancée en 2004, elle permet aux Googlers de consacrer 20% de leur temps à développer des projets de leur choix. Elle a permis la naissance de services comme Gmail ou Google Actualités.
La banque singapourienne DBS, gagnante du prix de la meilleure banque digitale dans le monde, encourage les expérimentations centrées sur l’expérience client en les inscrivant clairement au coeur de sa stratégie de transformation – « Making Banking Joyful » (Faire de l’expérience bancaire une joie). Comme le dit Piyush Gupta, PDG de DBS : « Quand vous donnez la liberté aux gens d’essayer des choses avec pour seule condition, ‘tant que cela aide le client, cela en vaut la peine’, cela ouvre les esprits et de nombreuses possibilités ».
Vous pouvez aussi accorder du temps pour la créativité en organisant des ateliers de transformation ou des Conseils consultatifs (Digital Advisory Boards). Ces deux solutions visent à faire venir à vous l’expertise de personnes pertinentes dans votre domaine d’activité. Elles aident à penser de façon créative et à remettre en question les manières de faire existantes.
#3 Démystifiez l’échec et apprenez à récompenser la prise de risque
Faire des erreurs est au cœur de l’innovation. Trouver de nouvelles technologies ou de nouvelles façons de travailler implique d’agir vite (plus vite que la concurrence), ce qui est propice aux erreurs. Alors comment les entreprises qui sont si souvent réticentes au risque peuvent-elles innover ?
Les erreurs devraient être permises et considérées comme des étapes clés d’apprentissage. Elles devraient être analysées et partagées, et bien sûr les mesures correctives doivent être prises rapidement. Prenez les « Fuck Up Nights » par exemple. Ce concept, né au Mexique, donne la possibilité de partager des échecs et d’en tirer les leçons avec l’audience. Elles aident à « dé-stigmatiser et explorer les moments difficiles, pour créer une fondation solide à l’innovation ».
Certaines entreprises ont trouvé le moyen de rendre l’échec candide. Une entreprise singapourienne a implémenté un concept de « carte d’immunité » que les employés peuvent brandir en cas d’erreur commise. Cette carte est plus un symbole qu’autre chose et formalise l’intention de l’entreprise de démystifier l’échec et de rassurer ceux qui prennent des risques dans l’entreprise.
Certaines entreprises vont même un cran plus loin en récompensant l’échec. Le groupe indien Tata, par exemple, a créé des prix « Osez échouer » (Dare To Fail Awards) et le développeur de logiciel Intuit organise des « fêtes de l’échec ». Le cofondateur et PDG de ce dernier, Scott Cook, insiste sur le fait que « chaque échec nous apprend quelque chose d’important, qui peut être l’étincelle de la prochaine grande idée ».
#4 Créez une culture d’innovation centrée sur le client : Inspirez-vous constamment des retours de vos clients
Mark Zuckerberg déclarait à la promotion 2017 de Harvard que « l’idée même d’un moment Eureka unique est un dangereux mensonge », et il a raison. L’innovation est alimentée par les clients et les écouter est plus important que de se lancer à corps perdu dans une course aux avancées technologiques. Les approches centrées sur le client sont, par exemple, au cœur d’entreprises comme Amazon ou SAP.
Jeff Bezos, le cofondateur et PDG d’Amazon, rappelle sans cesse à ses équipes de décision la place du client en laissant une chaise vide dans la salle de réunion, là ou le client, « la personne la plus importante dans cette salle », s’assoit.
Pour donner quelques exemples des meilleures pratiques des grandes entreprises traditionnelles, SAP a fait du « design thinking » le cœur de sa culture avec des techniques cognitives empathiques avec les clients, permettant aux collaborateurs de ne jamais perdre de vue pour qui et pourquoi ils font leur travail ; Adobe s’est saisi du « client-centrisme » avec des Programmes d’Immersion Client (CIP), dont fait partie un expérience-a-thon, organisé pour que les clients puissent tester les produits de l’entreprise pendant que les collaborateurs prennent note et implémentent les suggestions. Un effort de co-création avec clients « milléniaux » a permis à des acteurs classiques de l’industrie hospitalière comme AccorHotels de révolutionner leur propre modèle en se concentrant sur les besoins émergents des milléniaux.
#5 Célébrez les succès de l’innovation
Célébrer l’innovation fait passer un message très puissant à l’entreprise toute entière sur l’importance accordée à l’innovation par l’organisation.
Décathlon, par exemple, a démarré ses « Innovation Awards » en 2005 qui récompensent les produits les plus innovants lancés par la marque chaque année. Le phénomène s’est développé en dehors de l’entreprise avec plus de 60 000 spectateurs sur le web en 2014.
Un autre exemple est Unilever, qui a créé les « Young Entrepreneurs Awards ». En supportant de jeunes entrepreneurs à travers le monde qui s’attaquent aux défis majeurs en matière de développement durable, l’entreprise véhicule les valeurs d’entreprenariat et de développement durable.